Le régime kéto est un régime alimentaire qui permet, de manière tout à fait paradoxale, de perdre du poids tout en ne consommant que des aliments riches en graisses. Conçu, à l’origine, à des fins médicales, il s’apparente pour beaucoup à une formule miracle aujourd’hui adoptée par de nombreux individus. Mais comment fonctionne ce régime, et quels en sont les bienfaits et contre-indications éventuelles à connaître avant de démarrer un régime kéto ?
Régime kéto : késako ?
Développé dans les années 1920, le régime cétogène – également appelé régime « kéto » (de l’anglais « ketones », qui signifie « corps cétoniques) – est un mode d’alimentation qui vise à réduire de manière drastique sa consommation de glucides au profit de lipides, obligeant le métabolisme de l’organisme à puiser dans ses réserves graisseuses pour se fournir en énergie.
Les aliments riches en lipides (huiles végétales, poissons, œufs…) contiennent des acides gras essentiels au bon fonctionnement du corps humain et sont une grande source d’énergie pour notre organisme. Les Oméga 3, par exemple, font partie des lipides qu’il est très important d’intégrer à notre alimentation quotidienne, dans la mesure où ils ont un impact sur la régulation de la tension artérielle, sur les problèmes cardiovasculaires, et permettent de renforcer les défenses immunitaires de notre organisme. Le principe du régime kéto est donc d’adopter un régime alimentaire dans lequel les glucides ne représentent que 5% des calories journalières (au lieu de 45% à 60% dans un régime alimentaire varié). La consommation de protéines reste la même, à savoir 20%, et bien sûr, la consommation de lipides est la plus importante avec 75% des apports caloriques.
En réduisant la source énergétique que représentent les glucides, le corps devra activer un mécanisme d’urgence, et puiser dans ses réserves pour compenser le manque. Contrairement à d’autres régimes, le nombre de calories quotidiennes consommées reste identique, respectant ainsi les besoins journaliers du corps. Ce régime pauvre en glucides implique donc un changement drastique de mode d’alimentation, mais la modulation du métabolisme est basée sur une sensation de satiété. En supprimant la sensation de faim qu’impliquent souvent les régimes traditionnels, il est donc plus facile d’adopter ce mode d’alimentation sur le long terme, ce qui entraîne une perte de poids significative.
En diminuant la source énergétique de nos cellules (glucose), le corps va naturellement puiser dans ses réserves de graisses pour se fournir en énergie, ce qui entraîne une production très importante dans l’organisme de « corps cétoniques », c’est-à-dire un processus de décomposition des graisses par le foie, qui les transforme en énergie. On parle alors de « cétose » pour désigner l’état du corps (qui puise son énergie dans ses réserves graisseuses) et son mode de fonctionnement. Au bout de quelques jours, le corps s’adapte à ce changement, et l’index glycémique se stabilise ce qui entraîne une baisse du taux d’insuline. L’avantage de cette diète cétonique est, en outre, qu’il favorise la perte de masse graisseuse, et non musculaire.
Découvert à l’origine dans le cadre d’un traitement pour l’épilepsie infantile, le « régime kéto » est aujourd’hui suivi par de nombreuses personnes en surpoids désireuses de maigrir rapidement. Mais les habitudes alimentaires impliquées par ce régime ont également de nombreux bienfaits sur la santé. Des études ont en effet démontré l’impact positif de cette alimentation sur le taux de cholestérol et sur la régulation de la pression artérielle. Il a également été démontré que le régime cétogène a un impact positif pour les personnes souffrant de diabète, de la maladie de Parkinson, d’Alzheimer, et même de certains cancers. Ce régime riche en lipides est également plébiscité par de nombreux sportifs dans la mesure où oblige le corps à adopter un mode de fonctionnement qui vise à augmenter son endurance.
Les aliments autorisés dans un régime cétogène
Le régime cétogène implique une certaine discipline alimentaire et exige la consommation d’aliments riches en lipides. Parmi eux : les poissons, fruits de mer, viandes grasses (bacon, steak…), volailles, œufs et huiles végétales (notamment l’huile de coco), fromages à pâte dure, beurre et légumes pauvres en glucides comme les épinards ou le chou-fleur (par ailleurs riche en protéines) sont tout indiqués pour procurer au corps les calories nécessaires à sa bonne vitalité. Les laitages (lait entier) sont également autorisés en petite quantité, ainsi que le chocolat noir et le café (sans sucre). Enfin, pensez à varier les types de gras consommés, et à respecter le bon équilibre entre les aliments riches en Oméga 6 (huile de soja, germe de blé…) et les aliments riches en Oméga 3 (poissons gras, avocat…). Régime cétogène et autre article bien-être : Jus d’Aloe Vera : bienfaits et recettes.
Les aliments à proscrire pour une diète kéto
Pour que l’organisme se maintienne en état de cétose, et pour un résultat minceur optimal, certains aliments sont à proscrire de l’alimentation. Le sucre et ses dérivés (pâtisseries, viennoiseries, gâteaux, bonbons, boissons gazeuses, miel, confitures, sirops, compotes et yaourts aromatisés…) sont bien évidemment à supprimer de votre alimentation. Ensuite, les aliments à base de céréales (comme le pain) mais aussi les féculents, les légumineuses, les légumes sucrés (betteraves, carottes…), les pommes de terre, les fruits (excepté les baies qui ne contiennent que très peu de sucre) et de manière générale tous les jus de fruits ou de légumes sont également à exclure de votre régime alimentaire. Enfin, il est interdit de manger du chocolat au lait, des fromages à pâte molle ou du fromage frais, et tous les laitages à base de laits végétaux.
Effets secondaires et éventuels dangers
Changement radical pour l’organisme, le régime kéto implique, pour le corps, un temps d’adaptation de quelques jours à quelques semaines. Ce changement de mode de vie alimentaire n’est pas sans conséquences, et peut, dans les premiers temps, entraîner une déshydratation de notre organisme car, pour trouver de nouvelles sources d’énergie, le corps va aller puiser le glucose (rattaché aux cellules d’eau contenue dans les muscles) dans notre organisme. D’autres effets secondaires désagréables peuvent apparaître les premiers jours comme des troubles digestifs, des nausées, la formation de calculs rénaux, une mauvaise haleine ou, en raison de la suppression des sucres contenus dans l’alimentation « de base », un risque d’hypoglycémie (taux de glycémie insuffisant qui peut entraîner une fatigue extrême, des tremblements ou des palpitations). Cet état est communément appelé la « grippe cétogène » et correspond au moment où l’organisme passe en état de cétose.
De par la suppression de certains aliments (notamment les fruits et certains légumes), ce régime entraîne des carences en fibres, vitamines et antioxydants, essentiels au bon fonctionnement de notre organisme. Il est donc important de se procurer, en parallèle, des compléments alimentaires pour compenser ce manque. Enfin, suivre un régime kéto sur le long terme peut s’avérer assez contraignant, car assez monotone et restrictif dans les choix d’aliments qu’il est possible de consommer. Il est notamment très important, lorsque l’on souhaite y mettre fin, de faire attention à réintégrer progressivement les glucides à l’alimentation pour ne pas reprendre tout le poids perdu.
En raison du changement drastique des habitudes alimentaires qu’il implique, le régime kéto s’apparente donc plus à un mode de vie qu’à un simple régime. Bien qu’il soit très restrictif, il n’entraîne pas de sensation de faim et procure de nombreux bienfaits à l’organisme s’il est suivi correctement (pensez à compenser les carences avec des vitamines et des fibres). Enfin, il est très important de consulter un nutritionniste ou un diététicien avant d’entreprendre de tels changements dans votre alimentation. Ces professionnels sauront vous guider dans la mise en place de ces habitudes et vous conseiller sur les dangers éventuels liés à votre situation physique.